lunedì 17 marzo 2008

Cansada das MINHAS palavras

Ah! vous voulez savoir pourquoi je vous hais aujourd’hui. Il vous sera sans doute moins facile de le comprendre qu’à moi de vous l’expliquer; car vous êtes, je crois, le plus bel exemple d’imperméabilité féminine qui se puisse rencontrer.
Nous avions passé ensemble une longue journée qui m’avait paru courte. Nous nous étions bien promis que toutes nos pensées nous seraient communes à l’un et à l’autre, et que nos deux âmes désormais n’en feraient plus qu’une;—un rêve qui n’a rien d’original, après tout, si ce n’est que, rêvé par tous les hommes, il n’a été réalisé par aucun.

Le soir, un peu fatiguée, vous voulûtes vous asseoir devant un café neuf qui formait le coin d’un boulevard neuf, encore tout plein de gravois et montrant déjà glorieusement ses splendeurs inachevées. Le café étincelait. Le gaz lui-même y déployait toute l’ardeur d’un début, et éclairait de toutes ses forces les murs aveuglants de blancheur, les nappes éblouissantes des miroirs, les ors des baguettes et des corniches, les pages aux joues rebondies traînés par les chiens en laisse, les dames riant au faucon perché sur leur poing, les nymphes et les déesses portant sur leur tête des fruits, des pâtés et du gibier, les Hébés et les Ganymèdes présentant à bras tendu la petite amphore à bavaroises ou l’obélisque bicolore des glaces panachées; toute l’histoire et toute la mythologie mises au service de la goinfrerie.

Droit devant nous, sur la chaussée, était planté un brave homme d’une quarantaine d’années, au visage fatigué, à la barbe grisonnante, tenant d’une main un petit garçon et portant sur l’autre bras un petit être trop faible pour marcher. Il remplissait l’office de bonne et faisait prendre à ses enfants l’air du soir. Tous en guenilles. Ces trois visages étaient extraordinairement sérieux, et ces six yeux contemplaient fixement le café nouveau avec une admiration égale, mais nuancée diversement par l’âge.

Les yeux du père disaient: «Que c’est beau! que c’est beau! on dirait que tout l’or du pauvre monde est venu se porter sur ces murs.»—Les yeux du petit garçon: «Que c’est beau! que c’est beau! mais c’est une maison où peuvent seuls entrer les gens qui ne sont pas comme nous.»—Quant aux yeux du plus petit, ils étaient trop fascinés pour exprimer autre chose qu’une joie stupide et profonde.

Les chansonniers disent que le plaisir rend l’âme bonne et amollit le coeur. La chanson avait raison ce soir-là, relativement à moi. Non seulement j’étais attendri par cette famille d’yeux, mais je me sentais un peu honteux de nos verres et de nos carafes, plus grands que notre soif. Je tournais mes regards vers les vôtres, cher amour, pour y lire ma pensée; je plongeais dans vos yeux si beaux et si bizarrement doux, dans vos yeux verts, habités par le Caprice et inspirés par la Lune, quand vous me dites: «Ces gens-là me sont insupportables avec leurs yeux ouverts comme des portes cochères! Ne pourriez-vous pas prier le maître du café de les éloigner d’ici?»

Tant il est difficile de s’entendre, mon cher ange, et tant la pensée est incommunicable, même entre gens qui s’aiment!
Charles Baudelaire, Les Yeux des Pauvres


mercoledì 5 marzo 2008

Mourning the silence

I need to be alone tonight
Smother me or suffer
Lay down I'll die tonight
Smother me or suffer
When I'm gone wait here
Discover all of life's surprises
When I'm gone wait here
I'll send my child my last good smile

If you pass through my soul tonight
Gather all his troubles
Tomorrow's long eternal night
Gather for tomorrow
When I'm gone wait here

Discover all of earth's surprises
When I'm gone wait here
I'll send my child my last good smile

Between the cracks and hollows
The earth is good the earth is good

Between the cracks and hollows
The earth is good the earth is good

Lay down lay down lay down for me
Lay down lay down lay down with me
When I'm gone wait here
Discover all of lifes surprises
When I'm gone wait here
I'll send my child my last good bye

hey embrace me someone's gonna suffer
Lay lay lay it on lay lay lay it on me
Someone hey embrace me someone's gonna suffer
Sweet dreams my angel at last good bye
Sweet dreams

"Love Under Will" - Fields Of The Nephilim